Le cancer de l’anus est une maladie rare mais sérieuse. Grâce à une meilleure connaissance de ses facteurs de risque (HPV), à des stratégies de prévention efficaces et à une prise en charge spécialisée, beaucoup de personnes peuvent bénéficier de traitements adaptés et d’un pronostic favorable. Il est essentiel que toute personne présentant des symptômes ou appartenant à un groupe à risque puisse consulter un professionnel de santé rapidement.
Même si la zone anale est souvent source de gêne ou de tabous, la meilleure manière de prévenir ces cancers est d’oser consulter dès l’apparition d’un symptôme. NO TABOO nous rappelle qu’il est essentiel que ces cancers soient évoqués et dépistés comme l’ensemble des autres cancers.
Qu’est-ce que le cancer de l’anus ?
Le cancer de l’anus (ou plus précisément du canal anal ou de la marge anale) est une tumeur maligne qui se développe au niveau de la partie terminale du tube digestif. On parle principalement de carcinome (cancer) épidermoïde du canal anal. En France, ce cancer est rare : près de 2 000 nouveaux cas par an. Il ne doit pas être confondu avec le cancer du rectum ou le cancer colorectal, le traitement et le pronostic sont différents.
Quelles sont les causes du cancer de l’anus ?
On sait que le Papillomavirus est un facteur majeur (types 16 et 18). Les facteurs favorisant la persistance du virus et son évolution vers le cancer sont le tabac, l’infection HIV, les traitements immunosuppresseurs et les antécédents de lésions liées au HPV.
Qui sont les personnes les plus touchées par le cancer de l’anus ?
La majorité des cancers de l’anus sont diagnostiqués chez des patients sans facteurs de risque. Les femmes représentent environ 78% des personnes touchées par le cancer de l’anus.
Quels sont les symptômes du cancer de l’anus ?
Les signes sont souvent peu spécifiques et confondus avec des affections bénignes (hémorroïdes, fissures, condylomes).
Voici les symptômes les plus fréquemment rapportés :
- Saignements anaux (rectorragies) ou traces de sang à l’essuyage.
- Masse ou tuméfaction persistante près de l’anus, ou sensation d’une « boule ».
- Démangeaisons ou suintement anal.
- Douleur ou gêne anale, sensation de pression ou de lourdeur.
- Modification des habitudes intestinales (selles plus étroites) dans certains cas.
- Une lésion visible à l’anuscopie ou au toucher rectal indurée.
La tumeur peut se situer en zone externe ou interne de l’anus.
Peut‑on prévenir le cancer de l’anus ?
La vaccination contre les HPV est une prévention primaire essentielle (dans la mesure où la majorité des cancers sont liés à cette infection).
Faut-il un dépistage du cancer de l’anus ?
Il n’y a pas de dépistage systématique pour toute la population, mais uniquement pour les groupes à haut risque. Un dépistage ciblé (test HPV, frottis anal, examen proctologique) peut être proposé.
Cancer de l’anus, cancer du rectum et cancer colorectal, quelle différence ?
Ces cancers se situent à des parties différentes du tube digestif : l’anus, le rectum ou le côlon. Le cancer de l’anus est beaucoup plus rare, majoritairement lié au HPV, et a un traitement spécifique (souvent radio-chimiothérapie). Les cancers colorectaux sont majoritairement des adénocarcinomes et ont d’autres protocoles de prise en charge.
Quel est le traitement du cancer de l’anus ?
Le traitement de référence est la radio-chimiothérapie pour la majorité des cas localisés. La chirurgie est réservée à des cas très spécifiques ou en cas d’échec. Le traitement dépend de l’extension, du type histologique, de l’état général du patient.
Quel est le pronostic du cancer de l’anus ?
Le pronostic est relativement favorable si le cancer est pris tôt : pour les petites tumeurs (T1), la guérison est obtenue dans 85 à 90 % des cas à 5 ans. Le pronostic est meilleur chez les femmes que chez les hommes. Le stade au diagnostic reste un élément central.
Lien utile : Société Nationale Française de Colo-Proctologie