Découvrez les traitements du cancer anal : radiothérapie, radio‑chimiothérapie, chirurgie, résultats, surveillance et taux de guérison. Informations claires pour comprendre les options selon le stade tumoral et préserver dans la mesure du possible la fonction anale.
Quels sont les objectifs du traitement ?
Le traitement du cancer anal poursuit deux objectifs majeurs :
- Guérir le ou la patient(e).
- Préserver la fonction sphinctérienne, indispensable à la continence.
À la différence des cancers du bas rectum, souvent traités par chirurgie, le cancer du canal anal répond généralement très bien à la radiothérapie et à la chimiothérapie, permettant dans de nombreux cas d’éviter une chirurgie invalidante.
Quels sont les options thérapeutiques ?
Radiothérapie : le traitement de référence
La radiothérapie externe est utilisée seule pour les tumeurs de petite taille, sans extension à distance. Le traitement comprend :
- Une irradiation du pelvis pendant 4 semaines à 5 semaines, à raison de 5 séances par semaine.
- Un complément d’irradiation ciblé « Boost » sur le canal anal, réalisé soit par radiothérapie externe, soit par curiethérapie.
La curiethérapie
Ce procédé consiste à placer une source radioactive dans l’anus sous anesthésie générale, durant une courte hospitalisation.
Radio-chimiothérapie : association pour les tumeurs volumineuses
Lorsque la tumeur est importante, une chimiothérapie est associée à l’irradiation.
Cette combinaison :
- augmente la toxicité du traitement,
- améliore le taux de guérison,
- augmente les chances de conserver l’anus,
- améliore la survie.
Chirurgie : un recours en cas d’échec
La chirurgie n’est réalisée qu’en cas :
- d’échec de la radio-chimiothérapie,
- d’antécédents d’irradiation pelvienne chez la patiente,
- de complications sévères.
L’intervention est généralement une amputation abdomino-périnéale, consistant à retirer l’anus et à mettre en place une dérivation « Stomie ».

Voir article : Stomies en parler
Quels sont les effet secondaires ?
Les complications varient selon la taille initiale de la tumeur :
- 50 % : effets modérés (brûlures anales, petits saignements).
- 1/3 des cas : effets plus gênants (sténose anale, troubles de continence aux gaz).
- ≈10 % : complications sévères nécessitant parfois une intervention chirurgicale.
Les tumeurs volumineuses exposent davantage aux complications.
Quel est l’impact du stade tumoral ?
Le traitement est défini après un bilan d’extension complet. Selon la taille de la tumeur :
- Tumeurs ≤ 5 cm (T1-T2) : radiothérapie seule ou radio-chimiothérapie.
- Tumeurs T3-T4 (plus volumineuses) : radio-chimiothérapie systématique.
Quels sont les indications de la chirurgie ?
- Tumeur persistante après radio-chimiothérapie.
- Patiente déjà irradiée.
- Troubles trophiques graves nécessitant une prise en charge chirurgicale.
Quelle surveillance après traitement ?
La surveillance repose sur un suivi clinique régulier, assuré en alternance par le spécialiste et le radiothérapeute.
Examens réalisés :
- Examen de l’anus : inspection, toucher rectal, anuscopie.
- Échographie hépatique annuelle.
- Radiographie thoracique annuelle.
Quelle fréquence du suivi ?
- Tous les 3/4 mois dans un premier temps.
- Puis tous les 6 mois dans un second temps.
- Puis annuel.
Quel résultats espérer du traitement ?
Les résultats dépendent principalement du stade initial.
- Après radio‑chimiothérapie, 20 % des patients présentent une récidive.
- La chirurgie, lorsqu’elle est nécessaire secondairement, est efficace dans 50 % des cas.