La radiothérapie pelvienne est un traitement courant, éprouvant pour les patients néanmoins souvent très efficace dans le cadre du carcinome (cancer) épidermoïde du canal anal. NO TABOO vous explique en quoi elle consiste, pourquoi elle est prescrite, comment se déroule la prise en charge, quels effets secondaires attendre (à court et long terme), et comment s’y préparer.
Qu’est-ce que la radiothérapie pelvienne ?
La radiothérapie pelvienne (ou irradiation du pelvis) consiste à utiliser des rayons à haute énergie pour détruire des cellules cancéreuses situées dans la région entre les organes génitaux, la vessie, une partie de l’intestin grêle, le rectum et l’anus.
L’objectif est de détruire la tumeur ET d’éviter une chirurgie lourde, afin de préserver la fonction sphinctérienne (continence et passage des selles).
Quelles zones vont être traitées ?
Dans le cadre du cancer anal, le volume traité lors de l’irradiation va inclure le canal anal, la marge de l’anus, les zones ganglionnaires situées au niveau de l’aine (ganglion inguinaux) les ganglions situés dans le pelvis (ganglions iliaques et pré sacrés).
Comment se prépare le traitement ?
Avant la première séance de radiothérapie pelvienne, vous aurez un rendez-vous spécifique appelé scanner de simulation (ou de planification).
Ce n’est pas une séance de radiothérapie, mais une étape indispensable pour calibrer précisément le traitement :
- Installation dans la position de traitement
- Vous êtes placé(e) sur la table dans la même position que vous aurez pendant toutes les séances.
- Des coussins de maintien, supports ou cales peuvent être utilisés pour assurer le confort et la stabilité.
- Remplissage de la vessie / vidange du rectum
- On peut vous demander d’arriver avec la vessie relativement pleine et le rectum le plus vide possible. Cela sera à reproduire avant chaque séance de radiothérapie. Cela permet que les organes internes soient toujours dans la même position d’un jour à l’autre.
- Vous recevrez des consignes écrites simples pour cela.
- Scanner du bassin
- Un scanner est réalisé dans cette position.
- Ce scanner permet aux médecins et physiciens de déterminer exactement la zone à traiter (tumeur + zones à risque) et de protéger au maximum les organes voisins (peau, sphincter, rectum, vessie, organes reproducteurs).
- Marquage pour le positionnement (tatouages ou points repères)
- À l’issue de la séance, on réalise généralement de très petits points de marquage sur la peau, ce sont souvent micro-tatouages (taille d’une tête d’épingle, permanents), ou marques à l’encre spéciale (parfois renouvelées au fil du traitement afin de rester visibles).
- Ces repères permettent aux manipulateurs de vous positionner chaque jour exactement à l’identique, afin que les rayons arrivent toujours au bon endroit, au millimètre près.

Ces marquages sont essentiels : c’est grâce à eux que la radiothérapie est précise et efficace.
Cette préparation de préparation donne lien à une « dosimétrie » qui prend en compte vos images scanographiques, d’IRM et de TEP Scanner le cas échéant, permettant au médecin Onco-Radiothérapeute de « contourner » la maladie, ses relais ganglionnaires ainsi que tous les organes environnants. Elle est utilisé pour calculer la dose de rayons exacte à envoyer sur la tumeur, tout en épargnant au maximum les tissus sains autour (rectum, peau, sphincter, vessie, nerfs, ovaires/testicules si possible).
En synthèse, cette préparation est assistée par ordinateur et validée par votre médecin afin de personnaliser votre traitement :
- la répartition de la dose,
- la forme des faisceaux,
- l’angle de la machine,
- le temps d’irradiation.
N’oubliez pas d’apporter tous vos document d’examens lors de cette préparation.
Comment se déroule le traitement ?
Le premier jour de la radiothérapie, de nouveaux clichés sont faits sous l’appareil de traitement afin de vérifier la bonne correspondance entre la préparation et la réalisation de l’irradiation. Des contrôles auront lieu à chaque séance de radiothérapie.
Les séances ont lieu tous les jours, généralement du lundi au vendredi, ce qui revient à 5 séances par semaine.
- Ne rien appliquer sur la peau irradiée avant une séance de radiothérapie.
- Ne prenez aucun médicament sans demander conseil à l’équipe médicale qui vous suit.
- Ne mettez rien sur la zone irradiée : ni eau de toilette, ni déodorant, ni cosmétique, ni alcool.
- Demandez conseil à votre médecin radiothérapeute pour les soins à pratiquer sur des zones suintantes.
- Évitez l’application de sparadrap quel que soit son type au niveau de la zone irradiée.
- N’exposez, en aucun cas, la région irradiée au soleil, UV ou autre source de chaleur pendant la période d’irradiation et jusqu’à 1 an après afin d’éviter l’hyper-pigmentation cutanée.Par la suite, utiliser une crème à haut degré de protection sur cette zone.
La séance elle-même est rapide (quelques minutes), mais l’installation peut prendre un peu plus de temps car le manipulateur vérifie le positionnement exact grâce aux marquages. Parfois il peut être nécessaire de refaire des images de contrôle pour garantir la précision.
Vous n’êtes pas irradié(e) en continu, la machine délivre les rayons seulement quelques instants. Vous ne ressentez rien pendant l’irradiation (pas de douleur, pas de chaleur). Les patients ne deviennent pas eux-mêmes radioactifs par conséquent il n’y a pas de rayonnement résiduels pour les manipulateurs ou les proches des patients.
Vous pouvez respirer normalement, mais il est important de rester immobile pendant la séance. Si vous appréhendez la séances, n’hésitez pas à parler avec votre équipe médicale, il est parfois possible d’écouter de la musique pendant la séance à conditions d’être en mesure d’entendre les consignes.
Quel est le matériel utilisé en radiothérapie ?
Dans la très grande majorité des cas, le traitement du cancer du canal anal est réalisé avec des appareils de radiothérapie transcutanés appelés accélérateurs linéaires, souvent abrégés en LINAC.
La radiothérapie transcutanée produit des rayons à haute énergie qui traversent la peau afin que les rayons soient dirigés précisément vers la tumeur et les zones à traiter.
Pour le carcinome (cancer) épidermoïde du canal anal, les centres utilisent de plus en plus la VMAT + IGRT, car cela permet de mieux protéger la peau du périnée, souvent très sensible, de réduire les effets secondaires digestifs, d’optimiser la dose sur la tumeur.
| Techniques courantes utilisées avec l’accélérateur linéaire | Bénéfices |
|---|---|
| 3D-CRT (radiothérapie conformationnelle 3D) | Dose adaptée à la forme de la zone |
| IMRT / VMAT (Radiothérapie modulée en intensité / Arc thérapie) | Réduction des irritations de la peau et du rectum, souvent recommandée en cancer anal |
| IGRT (Radiothérapie guidée par l’image) | Permet de corriger au millimètre près avant chaque séance |
Ce matériel est extrêmement sophistiqué ce qui peut nécessiter une maintenance pouvant décaler vos séances néanmoins cela ne nuira pas à la qualité de votre traitement.
Quelles sont les consignes d’hygiène à suivre ?
Le nettoyage quotidien de la peau à l’eau tiède et au savon doux (sans adjonction de parfum) sans utiliser de produit irritant est recommandé.
- Séchez sans frotter, par tamponnement, au niveau de la zone irradiée.
- Rincez plusieurs fois votre peau à l’eau claire en évitant les douches ou bains trop chaud
- Évitez l’épilation pendant le traitement, privilégiez le rasoir électrique.
- Pas d’hygiène intime excessive, d’antiseptique, de douche vaginale.
Possibilité de réaliser une hydratation externe avant, pendant et après l’irradiation par huile d’amande douce ou crème hydratante à base vitamine E et Zinc en massant légèrement jusqu’à absorption ainsi qu’une hydratation interne avec ovules hydratantes et cicatrisantes.
Possibilité de bains de siège, plusieurs fois par jour, au bicarbonate de sodium 14 ‰ (1 cuillère à soupe par litre d’eau 3 fois par jour) OU au permanganate de potassium (1 sachet de 0,5 g par litre d’eau 3 fois par jour). Si vous n’avez pas de bidet il existe des systèmes amovibles qui se positionne sur toilette pour la réalisation des bains de siège.

Dans tous les cas, il est impératif de demander conseils à votre médecin avant une quelconque application.
Quels sont les effets secondaires pendant le traitement ?
Ces effets sont fréquents, ils vont apparaître de manière progressive au fur et à mesure des séances et monter en intensité :
- Effets cutanés et muqueux : abrasion progressive entrainant des sensations de brûlure autour de l’anus, entre les fesses (sillon inter-fessier, appelé aussi pli inter-fessier ou rainure inter-fessière), au niveau des plis de l’aine et pouvant remonter jusqu’au haut du pubis (au-dessus de la vulve ou du pénis). Des techniques de toilette et de soins, complétés par des médicaments visant à prévenir et à diminuer l’intensité de ces réactions, vous seront expliquées lors des consultations initiale et de suivi avec le radiothérapeute. Certains centres de radiothérapie ont recours à la photo biomobulation (PBM) pour améliorer la tolérance des rayons, éviter les interruptions de traitement et minimiser les radiodermites. La PBM est indolore, elle a des effets cicatrisants, anti inflammatoires et antalgiques.
- Effets urinaires : la réaction inflammatoire de la vessie se manifeste par des « mictions » (action d’uriner) plus fréquentes, et par quelques sensations désagréables pouvant évoquer une cystite.
- Buvez abondamment dans le journée mais modérément avant de vous coucher de manière à ne pas vous lever trop fréquemment la nuit.
- Vérifiez que vos urines sont claires et si elles sont foncées en parler à votre radiothérapeute.
- Pour les femmes, vous pouvez utiliser un urinoir féminin (urinette portative ou pisse-debout) en silicone souple, adapté à l’anatomie féminine, afin de décaler le jet d’urine des parties irritées et limiter les douleurs.
- Effets digestifs : irritation du tube digestif entraîne une accélération du transit intestinal avec une à plusieurs selles impérieuses (envie pressante) par jour. Des petits saignements rectaux sont également possibles ainsi que des réactions hémorroïdaires plus ou moins gênantes.
- Mettez en place un régime alimentaire en vous faisant conseiller par un professionnel (diététicien spécialisé en radiothérapie) qui vous donnera une liste avec les aliments à favoriser et ceux à limiter selon la situation.
- Fractionnez si besoin vos repas et buvez régulièrement pour éviter les déshydrations liées aux diarrhées.
- Privilégiez l’eau plate à température ambiante.
- Les aliments épicés, les boissons énergisantes, l’alcool et le tabac sont à proscrire.
- N’hésitez pas à vous équiper d’une bouée ou d’un coussin en anneau pour vous asseoir sans douleurs.
- Effets hématologiques : la radiothérapie pelvienne associée à une chimiothérapie entraîne une baisse plus ou moins importante des globules blancs, des globules rouges et des plaquettes. Une prise de sang sera demandée chaque semaine afin de contrôler.
- Signalez l’apparition éventuelle de fièvre, de saignements ou d’un essoufflement.
- Effets hormonaux & fertilité : chez les femmes, la radiothérapie pelvienne va entraîner une ménopause qui est observée généralement dans les deux mois suivant le début du traitement. Vous pourrez donc être réglée pendant l’irradiation puis ressentir les effets de la ménopause vers la fin du traitement. L’arrêt de ce fonctionnement hormonal va également induire une stérilité définitive. Chez les hommes, même si les testicules ne sont pas la cible, de petites doses de rayons peuvent les atteindre entrainant possiblement une diminution temporaire ou durable du nombre de spermatozoïdes ainsi qu’une diminution de leur mobilité. Enfin la production de testostérone par les testicules peut être légèrement diminuée si les testicules reçoivent une dose non négligeable.
- Parlez avec votre médecin de la ménopause car en l’absence de contre-indications un traitement hormonal de substitution pourra être mis en place à l’issue des traitements permettant de limiter les effets indésirables et d’assurer une prévention de l’ostéoporose. Si le traitement est contre-indiqué, votre gynécologue pourra vous prescrire des médicaments visant à améliorer spécifiquement certains de vos symptômes les plus gênants.
- Demandez une consultation de fertilité (elle est prise en charge, pas de frais à avancer en France). Elle peut être demandée en urgence pour ne pas retarder le traitement du cancer. Ce sujet n’est pas secondaire, il fait partie intégrante du parcours de soin. Les options de préservation (congélation d’ovocytes ou spermatozoïdes) doivent être discutées avant le début du traitement.
- Sexualité : pendant une radiothérapie pelvienne, la sexualité est perturbée. Vous ne pourrez probablement pas avoir de rapports pénétrés ou pénétrants durant le traitement. Ceux-ci seraient douloureux en raison de l’irritation liée à l’irradiation. Cela ne veut pas dire que l’intimité disparaît, le corps et l’esprit peut avoir besoin de douceur et de lenteur.
- Continuez, si vous le souhaitez, à nourrir la relation en privilégiant de tendres câlins, des caresses, des massages, des contacts peau à peau.. Le but est de rester proches et de se sentir aimé.
- Pour les femmes, des dilatateurs vaginaux peuvent être utilisés au début de la radiothérapie durant la période précédant les réactions locales. Ils permettent de maintenir une taille au vagin, vous pouvez consulter le site Senselia.org.
- Fatigue : la radiothérapie ainsi que les troubles qui en découlent, s’accompagnent très souvent d’une sensation de fatigue plus ou moins prononcée.
- Reposez vous dès que cela vous est possible (lever tardif, sieste, coucher précoce) car la fatigue est cumulative, au fil des semaines.
Quels effets secondaires à plus long terme ?
Une fois la radiothérapie terminée, la plupart des effets diminuent progressivement. Cependant, certaines sensations ou gêne peuvent persister dans le temps. Ces symptômes ne concernent pas tout le monde, et des solutions peuvent exister pour les soulager, c’est assez important pour en discuter.
- Effets cutanés et muqueux : la peau du périnée et de la zone anale peut rester plus sensible même après la fin du traitement et perdre en souplesse en raison des altérations de la micro-circulation des tissus engendrée par les radiations. Quelques zones pigmentées peuvent également se développer (entre 6 mois après les traitements et 3 ans). On parle de « télangiectasies » cutanées ou muqueuses liées à la radiothérapie. Elles ne présentent aucun caractère anormal mais ne disparaissent pas et peuvent gêner esthétiquement sur la peau ou causer des saignements minimes (surtout rectaux ou vaginaux).
- Si cutanée alors évitez le soleil sur la zone et appliquez des crème apaisantes ou réparatrices.
- Si muqueuse, veillez à une surveillance régulière (consultation en proctologie, examen gynécologique) des gels pour application locale existent et sinon pour les cas de rectite radique (atteinte du rectum secondaire à une radiothérapie pelvienne) une procédure thérapeutique de coagulation au plasma d’argon est envisageable.
- Dans tous les cas, n’utilisez pas de produits irritants ou de gommages, évitez les bains chauds prolongés ou les saunas, n’appliquez pas de crème non prescrite médicalement.
- Effets urinaires : les brulures ressenties en urinant disparaissent rapidement mais néanmoins une irritation de la vessie ou de l’urètre peut parfois persister. La paroi de la vessie perd de sa souplesse et celle-ci peut dans certains cas moins se dilater entraînant une diminution de son volume (contenu). Dans ce cas vous aurez des mictions un peu plus fréquentes et serez peut-être amené.e à vous lever la nuit. Les infections urinaires peuvent également être plus fréquentes.
- En cas d’infection chronique, évitez les irritants (café ou thé fort, alcool), buvez de l’eau régulièrement mais sans excès.
- Privilégiez la rééducation périnéale (efficace pour les fuites ou l’urgence) et consultez en urologique si symptômes persistants.
- Effets digestifs : la radiothérapie peut modifier le fonctionnement de l’intestin (présence de glaires), du rectum (rétrécissement de la zone de stockage des selles, appelée « ampoule rectale» pouvant entraîner des envies plus fréquentes et plus pressantes) et du sphincter anal. Voir Anatomie du rectum et du canal anal
- Ne négligez pas l’importance de la rééducation sphinctérienne. En effet, il est important de remobiliser l’ensemble de la zone irradiée (peau, muqueuses, muscles du périnée, sphincters) dans les mois qui suivent votre traitement, dès que les douleurs cutanées ont diminué, pour éviter que les symptômes s’installent et vous apporter les meilleurs résultats.
- L’intensité de ces séquelles, leur durée, ne sont pas évaluables et demeurent individuelles en fonction des antécédents de pathologies digestives.
- Effets osseux : la radiothérapie peut fragiliser, les os de la zone irradiée (os du bassin, sacrum, coccyx), en diminuant la micro-vascularisation et en rendant l’os un peu plus « rigide » et moins renouvelé. Les personnes les plus touchées sont les personnes très minces, les personnes ayant déjà de l’ostéoporose, les femmes en ménopause (naturelle ou provoquée par le traitement), les personnes ayant reçu une dose élevée sur l’os sacré ou les têtes fémorales. Plus d’information sur le site de la Haute Autorité de Santé ou celui d’Ameli.
- Réalisez une densité minérale osseuse et un T-score et si besoin corrigez une éventuelle carence en calcium et/ou en vitamine D.
- Pensez à la faire ou refaire du sport, en effet les vibrations de certaines pratiques sportives renforcent les os. Le sport renforce également les muscles fragilisés par les traitement, améliore la coordination neuromusculaire et l’équilibre, réduisant le risque de chutes, souvent sources de fractures.
- Notez l’impact négatif du tabac sur l’ostéoporose.
- Sexualité : la sexualité est souvent modifiée, mais elle peut progressivement se réinventer, et redevenir agréable. Pour les femmes, une sécheresse vaginale est quasi constante après ce type d’irradiation (des crèmes et des ovules pourront vous être prescrit). Un rétrécissement du vagin est également courant, la rééducation périnéale pourra vous aider et n’hésitez pas à consulter le site Senselia.org qui est un espace en ligne pensé par et pour les femmes touchées par un cancer pelvien (utérus, col, vulve, rectum, etc.). Ce site qui parle franchement de sexualité, de douleurs, de corps qui change. Pour les hommes, des troubles de l’érection et de l’éjaculation peuvent avoir lieu pendant un temps (fatigue, douleur, stress). Les deux sexes sont touchés par une diminution du désir car la maladie peut impacter les trois piliers de la sexualité : biologique, physique et psychologique.
- Dans tous les cas prenez votre temps pour vous réapproprier votre corps, redécouvrez vous, accordez vous du temps pour des moments d »ntimité, identifiez les personnes avec lesquelles vous pouvez en parler (partenaire, proches, associations, sexologues…). Si c’est important pour vous alors ne restez pas sans solution.
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